L’atelier La Colombe à la Fashion Week de l’EM de Strasbourg
Invité à la Fashion Week de l’EM de Strasbourg, l’atelier La Colombe s’est interrogé sur sa place lors de l’événement. Et oui, Mode, tendances et défilés ne rime pas tellement avec costumes !
Nous participons mercredi 6 février à la 2ème Fashion week de Strasbourg organisée par l’EM Strasbourg.
Nous nous sommes interrogées sur notre place dans un tel événement.
Mode, tendances, style, défilés sont des mots qui semblent bien loin des costumes.
Dans notre tourbillon contemporain la mode change en permanence, elle semble aller à la vitesse de la lumière. Plus long, plus court, plus coloré, plus noir, pastel, ethnique, un brin retro-chic…. la médiatisation tapageuse des micros changements nous fait courir pour sembler être à la page…
Avec le recul de l’histoire du costume, que reste-t-il de l’esprit d’une décennie ? Quels sont les grands changements qui ont vraiment révolutionné la façon de se vêtir en atteignant une grande partie de la population.
Le costume semble la partie figée de façons de se vêtir à telle époque ou en tel lieu. Le panier au XVIII ème, la crinoline dans la moitié du XIX ème, la tournure à la fin du XIX ème…. Mais le panier, la crinoline et la tournure ont eux-même subit de multiples transformations, améliorations pour éblouir ou rendre plus confortable, bénéficiant des nouvelles inventions, dépose de nombreux brevets…
Il faut imaginer ces jeunes filles et jeunes femmes de l’aristocratie, de la haute bourgeoisie ou du demi-monde rivaliser d’inventions et de trouvailles pour être elles aussi à la page de leur époque.
Nous voulons ici vous signaler la très belle exposition du musée des arts décoratifs
fashioning Fashion, deux siècles de mode européenne, 1700-1915
du 13 décembre au 14 avril 2013
ainsi que le superbe catalogue de l’exposition.
Le costume de scène et de reconstitution n’est souvent qu’une pâle copie de ce qui a pu se faire dans d’autres époques où temps et argent n’avait pas la même valeur. Des robes pouvaient être fabriquées pendant des mois par tout un atelier, un aristocrate pouvait vendre un bout de terre pour un jabot en point d’Alençon (ah, la splendeur du point d’Alençon, allez voir le musée, justement à Alençon).
Ce qui nous fascine dans le costume, c’est le travail artisanal, l’aiguille qui mille fois traverse le tissu (et parfois le doigt) pour le renforcer, l’assembler, l’embellir, l’ennoblir.
Et même si des fabricants ferment au profit d’importateurs, si certaines matières premières se font rares, si les savoirs se perdent avec l’impatience de la jeunesse, nous avons toujours autant de plaisir à l’Atelier la Colombe à sublimer les matières, à faire chanter les tissus et à transmettre un savoir faire et un savoir rêver.
La mode aujourd’hui tend à produire avec un minimum de matière et de main d’œuvre et un maximum de communication des pièces de vêtement à forte valeur ajoutée. Quel est le coût réel de production de la petite robe ou de la veste qui vous font craquer et casser votre tirelire pour finir oubliées au fond d’un placard au profit de la suivante… Quelles marges acceptez vous de payer pour être aussi « in » que les autres….
Pour partager un peu de nos rêves, passez nous voir le mercredi 6 entre 16 heures et 20 heures.
Sources : l’article de l’atelier La Colombe